ECONOMIE

Un marché pour la qualité de l’eau : l’expérience pionnière de la Louisiane

En 2025, la Louisiane a lancé son marché d’échange de crédits de qualité de l’eau (WQT), certifiant ses premiers crédits issus d’un projet ...
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, JEUDI 17 JUILLET 2025

Crédit : Image par Pixabay

En 2025, la Louisiane a lancé son marché d’échange de crédits de qualité de l’eau (WQT), certifiant ses premiers crédits issus d’un projet de reforestation dans la paroisse de St. Charles. Ce dispositif autorise les entités polluantes à acheter des crédits générés par des initiatives environnementales locales comme la restauration de zones humides. Le programme repose sur un cadre juridique défini depuis 2017 et sur des règles exigeantes en matière de suivi, transparence et vérification, avec l’ambition de permettre des réductions mesurables de nutriments et de sédiments à travers des solutions fondées sur la nature.

Les expériences nationales montrent que ce type de dispositif peut fonctionner si la surveillance est stricte, les règles claires et les données fiables. L’implication d’acteurs locaux comme les ONG, les collectivités ou les entreprises est également cruciale pour établir la confiance et orienter les projets vers les priorités communautaires. Les bénéfices indirects — biodiversité, résilience climatique — renforcent le soutien aux solutions basées sur la nature. Toutefois, le succès dépendra de la capacité du programme à mobiliser suffisamment de participants et à garantir des réductions réellement supplémentaires.

Malgré un lancement prometteur, plusieurs défis subsistent. Mesurer la réduction de la pollution diffuse, notamment agricole, reste complexe et peut affecter la crédibilité du système. D’autres limites concernent la pérennité financière et la concentration géographique des effets, pouvant créer des "points chauds" de pollution. Si les incitations économiques ne favorisent pas de nouveaux projets, le marché pourrait stagner. La Louisiane cherche ainsi à concilier innovation, rigueur scientifique et participation pour répondre à une situation environnementale critique sans recours exclusif à des mesures contraignantes.

En France, il n’existe pas de marché d’échange de crédits de pollution de l’eau, comme celui récemment lancé en Louisiane. La gestion de la qualité de l’eau repose sur une réglementation stricte issue du droit européen, un contrôle sanitaire continu, et des politiques publiques portées par les agences de l’eau et les collectivités locales. L’amélioration des pratiques passe par des aides financières, des contrats territoriaux, et des innovations technologiques. Bien que le débat sur des outils incitatifs, inspirés des États-Unis, soit ouvert, aucun système équivalent n’est envisagé dans le cadre réglementaire actuel. L’approche française privilégie la régulation et le partenariat plutôt que les mécanismes de marché.

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