FRANCOSPHERE

Presse francophone en Louisiane : racines et expressions contemporaines

La presse francophone en Louisiane naît à la fin du XVIIIe siècle, portée par une population diverse mais profondément attachée à sa langue...
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, MERCREDI 23 JUILLET 2025

Crédit : Image par Pixabay

La presse francophone en Louisiane naît à la fin du XVIIIe siècle, portée par une population diverse mais profondément attachée à sa langue. Dès 1794, Le Moniteur de la Louisiane témoigne d’une vie locale richement francophone malgré la domination espagnole. L’arrivée de réfugiés de Saint-Domingue, d’Acadiens, et d’exilés européens au XIXe siècle stimule la création de journaux variés, souvent bilingues. L’Abeille de la Nouvelle-Orléans, fondée en 1827, devient un emblème du journalisme francophone nord-américain. Dans tout l’État — de Baton Rouge à Opelousas — la presse s’installe comme pilier culturel et politique. À la veille du XXe siècle, près d’une centaine de titres ont vu le jour, illustrant le rôle central de ces médias dans la vie louisianaise.

La presse francophone louisianaise se distingue par la force de ses figures intellectuelles et militantes. Charles Louis Roudanez et Paul Trévigne, fondateurs de L’Union et La Tribune, sont les pionniers du journalisme afro-américain bilingue, défenseurs acharnés des droits civiques. Armand Lanusse, poète et éducateur, relie culture et militantisme à travers ses contributions. Les rédacteurs de L’Abeille, tels les frères Férét ou Amédée Mihiel, participent à l’épanouissement littéraire régional. Dans les villes et les paroisses, des figures comme Pitre Augustin Rost ou Romuald Deslondes font vivre une presse locale nourrie d’engagement politique et culturel. Ces journalistes étaient souvent des hommes-orchestres, agissant à la croisée de l’éducation, de la littérature et de la vie associative.

Au-delà de l’information, la presse francophone louisianaise fut un vecteur de cohésion culturelle. Elle reflète une société mosaïque — Créoles, Cadiens, colons français — à travers des journaux qui abordent autant les enjeux sociaux que la littérature ou le théâtre. Les publications francophones jouaient un rôle communautaire fort, notamment dans les régions rurales. Si le XXe siècle marque le déclin de cette presse en raison de l’anglicisation institutionnelle, la mémoire journalistique francophone reste vivace. Le début du XXIe siècle voit poindre une renaissance, avec des tentatives contemporaines pour raviver cette tradition, portées par des acteurs engagés dans la préservation de la langue et de la culture.

Parler de la presse francophone de Louisiane, c’est aussi mieux comprendre la démarche d’Asteur en Louisiane (asteurla). Ce média prolonge, à sa manière, ce que furent autrefois les journaux francophones : des outils pour penser le présent, interroger le réel. Ce que porte Asteurla, c’est de faire entendre une voix francophone contemporaine dans un espace où elle est souvent reléguée au passé ou à la folklorisation. Inspiré par l’exemple des papurau bro gallois, Asteurla adopte une ligne éditoriale ouverte : parler de la Louisiane dans une langue minoritaire, sans enfermement communautaire. Ce média numérique aborde des sujets de fond — société, économie, environnement — affirmant que le français en Louisiane est aussi une langue du quotidien, du débat et de l’action citoyenne.

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