ECONOMIE

Plaquemines LNG : une expansion stratégique aux multiples enjeux

Venture Global projette une extension de 18 milliards de dollars de son terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) à Plaquemines, en Louisiane.
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, MERCREDI 10 SEPTEMBRE 2025

Crédit : Image par Pixabay

Venture Global projette une extension de 18 milliards de dollars de son terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) à Plaquemines, en Louisiane. Ce développement porterait la capacité de production à plus de 45 MTPA, avec l’ajout de 24 trains de liquéfaction. Située sur le Mississippi, l’installation bénéficie d’un accès stratégique aux eaux profondes. L’entreprise prévoit également de nouveaux postes d’amarrage et une centrale électrique sur une surface étendue. L’ensemble de ses investissements aux États-Unis dépasserait 75 milliards de dollars, avec des retombées économiques significatives en termes d’emplois. Ce projet s’inscrit dans un contexte de croissance des exportations énergétiques américaines, tout en soulevant des interrogations sur sa faisabilité et ses impacts à long terme.

L’expansion envisagée rencontre plusieurs obstacles. Sur le plan réglementaire, l’approbation de la FERC reste en suspens, notamment en raison de l’ampleur des infrastructures et de l’utilisation accrue des terres. Des préoccupations environnementales sont soulevées, portant sur la qualité de l’air et de l’eau, la biodiversité locale et la transparence du processus de concertation. Par ailleurs, Venture Global fait face à des litiges contractuels avec des clients majeurs, ce qui pourrait affecter la confiance du marché. Enfin, les effets sur la circulation et les infrastructures locales suscitent des débats au sein de la communauté, malgré les perspectives d’emploi et de développement économique.

Depuis la production de son premier GNL en décembre 2024, le terminal de Plaquemines illustre une dynamique industrielle rapide. Si les obstacles réglementaires, environnementaux et commerciaux sont surmontés, l’installation pourrait atteindre une capacité d’exportation de 92 MTPA, la plaçant parmi les leaders mondiaux. Toutefois, la volatilité des marchés du gaz, les évolutions réglementaires et les attentes des parties prenantes invitent à une réflexion ouverte. Le projet soulève des questions sur le modèle énergétique à long terme, les équilibres territoriaux et les responsabilités partagées entre acteurs publics et privés. Son avenir dépendra autant de décisions techniques que de choix sociétaux.

En France, plusieurs projets visent à renforcer les capacités d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL), avec cinq terminaux en activité et un terminal flottant prévu au Havre. Ces infrastructures font du pays un point d’entrée stratégique pour le GNL en Europe, notamment pour le réacheminement vers l’Allemagne. En 2024, les importations de GNL russe ont a rel="nofollow" href="https://www.connaissancedesenergies.org/afp/la-france-principale-porte-dentree-du-gnl-russe-en-europe-250218" title="AFP, La France, principale porte d'entrée du GNL russe en Europe, Connaissancedesenergies.org, 18/02/2025" target="_blank">augmenté de 81 %, représentant un tiers des volumes, aux côtés des États-Unis et de l’Algérie. ENGIE et TotalEnergies prévoient des extensions à Fos Cavaou et Montoir-de-Bretagne, soutenues par des contrats long-terme. À l’échelle européenne, la capacité d’importation de GNL devrait croître de 62 % d’ici 2028, malgré les objectifs climatiques et la baisse annoncée de la consommation de gaz.

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