Hyundai en Louisiane : entre ambitions industrielles et incertitudes diplomatiques

L’aciérie Hyundai prévue à Donaldsonville représente un investissement de 5,8 milliards de dollars, le 2e plus grand projet industriel de l’État.
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, VENDREDI 12 SEPTEMBRE 2025

Crédit : Image par Pixabay

L’aciérie Hyundai-POSCO prévue à Donaldsonville représente un investissement de 5,8 milliards de dollars, faisant d’elle le deuxième plus grand projet industriel de l’État. Destinée à produire 2,7 millions de tonnes d’acier par an pour le secteur automobile, elle mise sur des technologies à faible émission de CO2, notamment des fours à arc électrique. Plusieurs milliers d’emplois directs et indirects sont attendus, avec un début de construction fixé à 2026. Ce partenariat stratégique entre Hyundai et POSCO illustre l’ancrage croissant des entreprises sud-coréennes dans l’économie américaine. Toutefois, cette dynamique s’inscrit dans un contexte géopolitique mouvant, où les relations bilatérales peuvent influencer le rythme et la portée des investissements.

L’arrestation de plus de 300 ouvriers sud-coréens sur un chantier Hyundai-LG en Géorgie a suscité une vive réaction en Corée du Sud, où certains responsables politiques évoquent une rupture de confiance. Bien que l’aciérie en Louisiane soit un projet distinct, elle pourrait être indirectement affectée si les tensions persistent. Le rapatriement de main-d’œuvre qualifiée, le durcissement des politiques migratoires ou une révision des incitations fiscales pourraient ralentir les travaux. À Séoul, des manifestations ont déjà eu lieu, et certains acteurs appellent à reconsidérer les engagements économiques envers les États-Unis. Pour l’heure, aucune décision officielle ne remet en cause le projet, mais le climat reste incertain.

Face à ces événements, plusieurs questions se posent : les autorités américaines renforceront-elles les contrôles sur les chantiers impliquant des ressortissants étrangers ? Les entreprises sud-coréennes réévalueront-elles leurs priorités d’investissement ? Si certains observateurs dénoncent une hypocrisie dans le traitement des travailleurs étrangers, d’autres soulignent la nécessité de respecter les lois migratoires. Le projet d’aciérie, bien qu’ambitieux, devient ainsi un symbole des interdépendances économiques et diplomatiques. Dans ce contexte, il importe de suivre l’évolution des relations entre Washington et Séoul, sans céder à la dramatisation.