ECONOMIE

Captage et stockage du carbone : première autorisation stratégique

Les autorités ont récemment approuvé un premier puits de captage et de stockage du carbone (CSC), situé à Hackberry.
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, MARDI 23 SEPTEMBRE 2025

Crédit : Image par Pixabay

La Louisiane a récemment approuvé son premier puits de captage et de stockage du carbone (CSC), situé à Hackberry, marquant une étape réglementaire majeure. Le permis de classe VI délivré par le Département de l’Énergie et des Ressources Naturelles autorise l’injection annuelle de deux millions de tonnes de CO₂ pendant vingt ans. Grâce à la "primauté" accordée par l’EPA fédérale, l’État bénéficie d’un contrôle local renforcé sur ces projets. Ce cadre réglementaire, rare à l’échelle nationale, facilite l’émergence d’une industrie du CSC en Louisiane, dans un contexte de transition énergétique où les enjeux environnementaux, économiques et territoriaux s’entrecroisent.

Avec 43 projets de CSC en cours d’étude, la Louisiane attire des investissements privés estimés à 23 milliards de dollars. Ces initiatives pourraient générer jusqu’à 4 500 emplois et soutenir des secteurs industriels difficiles à décarboner, tels que la chimie ou la production d’engrais. Des partenariats comme ceux d’Air Products ou CF Industries-ExxonMobil illustrent cette dynamique. L’État mise sur sa géologie favorable, son réseau de pipelines et son expertise énergétique pour se positionner en leader du CSC. Toutefois, certains observateurs s’interrogent sur la pérennité de ces retombées et sur les conditions de leur mise en œuvre dans les territoires concernés.

La Louisiane, parmi les États les plus émetteurs de CO₂ industriel, pourrait capter jusqu’à 125 millions de tonnes par an. Des projets comme le CENLA Hub visent un stockage souterrain sécurisé à grande échelle. Si le CSC est salué pour son potentiel climatique, des voix s’élèvent sur ses usages secondaires (comme la récupération pétrolière), les risques sanitaires et la surveillance des sites. Les incitations fiscales fédérales ont accéléré les investissements, mais les questions existent sur les bénéfices sociaux et environnementaux. L’avenir du CSC en Louisiane dépendra d’un équilibre entre innovation industrielle, transparence réglementaire et dialogue avec les communautés locales.

En France, aucun site de captage et stockage du carbone (CSC) n’est encore opérationnel, mais plusieurs projets pilotes devraient débuter leurs tests en 2025. Le gouvernement prévoit quatre à cinq expérimentations dans d’anciens puits pétroliers du Bassin parisien et aquitain, ciblant les industries difficiles à électrifier comme la chimie ou le ciment. Le potentiel de stockage est estimé à 800 millions de tonnes de CO₂, soit l’équivalent de 50 ans d’émissions industrielles. Ces projets bénéficieront du soutien du programme France 2030. Parallèlement, des hubs industriels portuaires (Dunkerque, Fos-sur-Mer, Le Havre…) envisagent l’export du CO2 vers des stockages maritimes. Une trentaine d’entreprises se disent prêtes à s’engager dès que la filière sera structurée.

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