
ENVIRONNEMENT
Louisiane : climat, santé et résilience en question
L'Etat se classe 49e sur 51 dans une étude nationale sur le climat et la santé menée en 2025 par des chercheurs de Yale et Northwestern.
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, MARDI 30 SEPTEMBRE 2025

Crédit : Image par Pixabay
La Louisiane se classe 49e sur 51 dans une étude nationale sur le climat et la santé menée en 2025 par des chercheurs de Yale et Northwestern. Ce classement repose sur huit indicateurs, dont la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, la qualité de l’air et les politiques énergétiques. L’État se distingue par une forte exposition aux risques climatiques, notamment les inondations et les ouragans. Environ 10,5 % des lits hospitaliers sont situés en zones inondables à haut risque, un chiffre préoccupant pour un territoire déjà marqué par l’érosion côtière. Les auteurs de l’étude appellent à renforcer la résilience des infrastructures médicales, tout en reconnaissant les efforts locaux en cours. Ce constat soulève des questions sur la capacité d’adaptation du système de santé louisianais.
Malgré ce classement défavorable, la Louisiane obtient un bon score en matière de qualité de l’air, se plaçant au 9e rang national. Toutefois, cet indicateur ne prend pas en compte certains polluants industriels, notamment ceux émis dans le corridor pétrochimique surnommé "Cancer Alley". Cette zone, située entre Baton Rouge et La Nouvelle-Orléans, est régulièrement pointée du doigt pour ses effets sanitaires, en particulier sur les communautés vulnérables. Les autorités locales contestent parfois la portée de ces critiques, invoquant des normes de surveillance et des efforts de réduction des émissions. L’étude invite à une lecture nuancée de ces données, en tenant compte des disparités régionales et des limites méthodologiques des classements nationaux.
L’absence de politiques énergétiques et environnementales globales en Louisiane est également soulignée. Contrairement à certains États mieux classés, la Louisiane ne dispose pas de stratégie coordonnée pour réduire les émissions du secteur de la santé ou améliorer l’efficacité énergétique. Des initiatives locales émergent néanmoins : pôles de résilience alimentés par énergie solaire, technologies propres dans les centres de santé communautaires, etc. Ces efforts, bien que prometteurs, restent fragmentés. L’étude recommande une approche plus structurée, intégrant les enjeux de justice environnementale et les besoins des populations à risque. Le débat reste ouvert sur les moyens d’articuler développement économique, équité territoriale et adaptation climatique.
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