ENVIRONNEMENT

Polluants persistants : une étude sur l'eau soulève des questions à la Nouvelle-Orléans

Une étude du Water Collaborative of Greater New Orleans a révélé la présence de substances préoccupantes dans l’eau du robinet sur sept paroisses.
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, LUNDI 6 OCTOBRE 2025

Crédit : Image travail personnel

Une étude menée entre octobre 2024 et mars 2025 par le Water Collaborative of Greater New Orleans a révélé la présence de substances préoccupantes dans l’eau du robinet de 107 foyers répartis sur sept paroisses. Près de 98 % des échantillons contenaient des PFAS, des composés chimiques réputés pour leur persistance environnementale. Du plomb et de l’arsenic ont également été détectés dans une majorité des foyers, parfois à des niveaux supérieurs aux seuils d’intervention. Les autorités sanitaires fédérales ont relevé des dépassements de sodium lors de basses eaux du Mississippi, ce qui pourrait affecter les personnes sensibles. Ces résultats suscitent des interrogations sur la qualité de l’eau distribuée à près d’un million d’habitants, sans pour autant établir de lien direct avec des pathologies.

Les PFAS, ou "produits chimiques éternels", sont utilisés depuis des décennies dans l’industrie et les biens de consommation. Leur accumulation dans l’environnement et les organismes vivants est désormais bien documentée, tout comme leurs effets potentiels sur la santé. L’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) a récemment durci ses seuils réglementaires, reconnaissant la toxicité de certains PFAS même à très faible dose. Les services d’eau, souvent confrontés à des infrastructures vieillissantes, peinent à éliminer ces substances par les traitements classiques. Si les PFAS sont aujourd’hui au cœur de préoccupations scientifiques et réglementaires, leur présence dans l’eau potable reste un sujet complexe, où les responsabilités et les solutions sont encore débattues.

Le plomb et l’arsenic, également détectés, posent des risques connus, notamment pour les enfants et les femmes enceintes. Le plomb provient souvent de la plomberie résidentielle ancienne, tandis que l’arsenic peut être d’origine naturelle ou industrielle. Les autorités locales reconnaissent les défis liés au remplacement des conduites et à la transparence des analyses. Des recommandations pratiques existent pour les résidents, comme l’usage de filtres certifiés ou le rinçage des canalisations. Toutefois, la question de l’équité environnementale se pose : certaines communautés, moins informées ou moins équipées, pourraient être plus exposées. L’étude invite à une réflexion collective sur les infrastructures, la communication publique et les priorités sanitaires, sans désigner de coupables ni proposer de solution unique.

En France, l’eau du robinet est majoritairement conforme aux normes sanitaires pour les PFAS et les métaux lourds. À Paris, les autorités indiquent des niveaux très inférieurs aux seuils réglementaires pour les 20 PFAS surveillés, y compris le TFA, mesuré à des concentrations bien en dessous des repères provisoires. Hors Paris, le SEDIF affiche des résultats similaires et prévoit des traitements renforcés. Malgré une médiatisation croissante autour des "polluants éternels", les opérateurs rappellent que l’exposition globale aux micropolluants ne provient pas principalement de l’eau potable. Des actions juridiques sont en cours pour responsabiliser les industriels. Les recommandations incluent le suivi des bulletins de qualité, le diagnostic des canalisations anciennes et, à titre individuel, l’usage de filtres certifiés en cas de doute.

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