ENVIRONNEMENT

Annulation du projet Mid-Breton : les cartes de la restauration côtière rebattues

Conçu comme un pilier du Plan directeur côtier de la Louisiane, ce projet de dérivation visait à restaurer les marais du détroit de Breton..
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, MARDI 14 OCTOBRE 2025

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Conçu comme un pilier du Plan directeur côtier de la Louisiane, le projet de dérivation sédimentaire de Mid-Breton visait à restaurer les marais du détroit de Breton en rétablissant les apports naturels du Mississippi. Situé à Wills Point, dans la paroisse de Plaquemines, il promettait la création de 6 400 hectares de terres et la restauration de 27 000 hectares de marais sur 50 ans. Financé en partie par les règlements liés à la marée noire de Deepwater Horizon, il devait renforcer les défenses naturelles contre les tempêtes et offrir des habitats à la faune. Son annulation, après celle de Mid-Barataria, interroge sur la pérennité des stratégies de restauration à grande échelle en Louisiane.

L’administration du gouverneur Jeff Landry a justifié l’arrêt du projet par une hausse significative des coûts, passés de 800 millions à 1,8 milliard de dollars. Des voix critiques, notamment dans l’industrie des produits de la mer, ont exprimé leurs inquiétudes quant aux effets sur la pêche aux huîtres et les écosystèmes estuariens. Si près de 700 millions de dollars ont déjà été investis dans Mid-Breton et Mid-Barataria, les alternatives concrètes restent à définir. Cette situation soulève des interrogations sur les priorités budgétaires, les arbitrages entre secteurs économiques et la capacité de l’État à maintenir une politique cohérente de défense du littoral.

Des coalitions environnementales et des scientifiques regrettent l’abandon d’une approche fondée sur des décennies de recherche, jugée essentielle pour contrer l’érosion et les risques climatiques. Ils alertent sur les conséquences pour les projets plus modestes, dépendants des dérivations sédimentaires. D’autres acteurs, plus prudents, appellent à réévaluer les méthodes de restauration dans un contexte de contraintes économiques et d’évolution des usages. Alors que la Louisiane a perdu plus de 5 000 km² de terres depuis 1932, cette décision met en lumière les tensions entre impératifs écologiques, intérêts économiques et choix politiques, sans clore le débat sur les voies possibles pour préserver le littoral.

En France, aucun projet de restauration côtière n’a été abandonné dans des proportions comparables aux grandes dérivations sédimentaires annulées en Louisiane. Toutefois, plusieurs initiatives ont été réorientées ou réduites, comme à Villeneuve-lès-Maguelone ou Sète, en raison de contraintes techniques, de coûts jugés excessifs ou d'efficacité limitée. Sur d'autres sites, les ajustements ont été réalisés progressivement, sans conflit majeur, grâce à une concertation locale. La gouvernance française privilégie l’expérimentation et l’adaptation graduelle, favorisant les révisions plutôt que les abandons brutaux. Les retours d’expérience, diffusés via des plateformes comme LITTOREX, permettent aux territoires d'ajuster leurs stratégies.

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