SOCIETE

Vulnérabilité sociale et précarité infantile : une réalité complexe et préoccupante

Fin 2025, la Louisiane présentait le taux de pauvreté infantile le plus élevé des États-Unis, avec entre 19 % et 25 % des enfants vivant sous le seuil fédéral.
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, MERCREDI 5 NOVEMBRE 2025

Crédit : image Par Peggy Greb, US department of agriculture

Fin 2025, la Louisiane présentait le taux de pauvreté infantile le plus élevé des États-Unis, avec entre 19 % et 25 % des enfants vivant sous le seuil fédéral. Ce chiffre, bien supérieur à la moyenne nationale de 13 %, concerne près de 260 000 mineurs sur un peu plus d’un million. Les causes sont multiples : pressions économiques, fin des aides liées à la pandémie, et hausse du coût de la vie. Si certains observateurs parlent de crise généralisée, d’autres soulignent que les chiffres varient selon les sources et les années, invitant à la prudence dans les comparaisons. La manière d’interpréter ces données et les leviers d’action les plus pertinents restent à définir.

La hausse récente du taux de pauvreté infantile en Louisiane, la plus forte du pays, coïncide avec la fin de dispositifs comme le crédit d’impôt pour enfants ou le renforcement du programme SNAP. Ces mesures avaient permis une réduction significative de la précarité, selon plusieurs études. Leur retrait a mis en difficulté de nombreuses familles, dans un contexte de coûts élevés pour les besoins essentiels. Les autorités locales ont tenté de compenser ces pertes, mais les moyens restent limités. Certains responsables politiques défendent une approche plus ciblée, tandis que d’autres plaident pour une restauration des aides fédérales. Le rôle de l’État dans la lutte contre la pauvreté demeure un sujet de débat.

Au-delà des aides ponctuelles, des facteurs structurels contribuent à la persistance de la pauvreté infantile : rareté des emplois stables et bien rémunérés, coût élevé de la garde d’enfants, et inégalités scolaires et sanitaires. Ces éléments renforcent les disparités intergénérationnelles. Comparée à d’autres États du Sud-Est, la Louisiane reste en bas des classements nationaux, malgré des efforts locaux. Les experts s’interrogent sur la capacité des politiques actuelles à répondre durablement aux besoins des familles. Faut-il repenser les modèles d’intervention sociale ? Comment concilier efficacité économique et équité sociale ? Ces questions restent ouvertes, dans un contexte où les choix publics façonnent les trajectoires individuelles.

En France, la pauvreté infantile demeure un enjeu préoccupant, touchant environ 20,6 % des enfants en 2021, soit près de 2,76 millions de mineurs. Ce taux, supérieur à celui de l’ensemble de la population (14,5 %), est particulièrement élevé dans les familles monoparentales, où il approche les 39 %. La fin des aides exceptionnelles liées à la pandémie et la hausse du coût de la vie ont contribué à une recrudescence récente, rappelant des dynamiques observées aux États-Unis. Bien que la France bénéficie d’un système de protection sociale plus étendu que la Louisiane, les effets de la pauvreté restent marqués, notamment pour les enfants vivant dans des foyers précaires ou sans emploi stable. La question reste centrale dans les débats sur les politiques sociales.

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