ECONOMIE

Eolien offshore : une diversification industrielle freinée par les décisions fédérales

De nombreuses entreprises louisianaises avaient misé sur l’éolien offshore avant que le contexte fédéral ne change.
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, JEUDI 20 NOVEMBRE 2025

Crédit : image Pixabay

En Louisiane, bien qu’aucun parc éolien offshore ne soit en construction, de nombreuses entreprises locales ont investi dans ce secteur en plein essor sur la côte. Historiquement tournées vers le pétrole et le gaz, elles ont vu dans l’éolien une opportunité de stabiliser leurs revenus face à la volatilité des marchés fossiles. Le décret présidentiel suspendant les projets éoliens en mer a toutefois interrompu cette dynamique. Pour certains acteurs, cette décision répond à des préoccupations économiques et réglementaires. D’autres y voient un frein injustifié à une transition énergétique déjà amorcée. La manière dont les politiques nationales impactent les mutations industrielles locales inquiète.

La suspension des projets éoliens offshore a provoqué un arrêt brutal des investissements dans la chaîne d’approvisionnement, affectant directement les entreprises louisianaises impliquées. Chantiers navals, métallurgie, services spécialisés : plusieurs secteurs se retrouvent avec des ressources inutilisées et des contrats annulés. En Louisiane, plus de 500 millions de dollars d’investissements sont en jeu, tandis que 14 milliards sont concernés à l’échelle nationale. Certaines circonscriptions républicaines, notamment les paroisses côtières, sont particulièrement touchées. Les autorités fédérales invoquent une volonté de réévaluation stratégique, mais les entreprises locales expriment leur inquiétude face à une incertitude prolongée.

L’annulation de financements publics, comme les 679 millions de dollars destinés à l’amélioration des ports, a accentué les difficultés. Des sociétés comme Revolution Wind ont subi des pertes importantes liées aux retards et aux hausses de coûts. En Louisiane, les entreprises peinent à décrocher de nouveaux contrats, menaçant l’emploi et la pérennité de certaines structures. Dans des régions comme la paroisse de Lafourche, réputée pour son expertise offshore, l’attente d’un revirement politique ou de nouvelles opportunités se fait pressante. Ce contexte invite à réfléchir sur les liens entre politique énergétique, développement territorial et résilience industrielle.

En France, l’éolien offshore entre dans une phase d’accélération stratégique. Plusieurs parcs sont déjà en service, comme celui de Fécamp, tandis que d’autres, à Courseulles-sur-Mer ou Dieppe-Le Tréport, sont en construction. En 2025, la France a franchi le cap des 5 GW attribués, avec des objectifs de 18 GW installés en 2035 et jusqu’à 45 GW en 2050. Des projets flottants sont également en développement en Méditerranée. Cette dynamique vise à diversifier le mix énergétique, réduire la dépendance aux énergies fossiles et stimuler l’industrie locale, avec plus de 7 800 emplois déjà créés. L’éolien offshore est appelé à devenir la deuxième source d’électricité du pays après le nucléaire, dans une logique de transition énergétique, de décarbonation et de souveraineté nationale.

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