
SOCIETE
L’Abeille de la Nouvelle-Orléans : témoin majeur de la francophonie louisianaise
Fondée le 1er septembre 1827 par François Delaup, L’Abeille de la Nouvelle-Orléans s’impose rapidement comme le journal francophone le plus influent de la ville.
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, SAMEDI 25 OCTOBRE 2025
Crédit : image Pixabay
Fondation et rayonnement multilingue
Fondée le 1er septembre 1827 par François Delaup, L’Abeille de la Nouvelle-Orléans s’impose rapidement comme le journal francophone le plus influent de la ville. Publiée trois fois par semaine, puis quotidiennement, elle intègre dès novembre 1827 The New Orleans Bee, une section en anglais, reflétant la complexité linguistique de la Louisiane. Une brève section espagnole, La Abeja, paraît entre 1829 et 1830 pour les réfugiés hispanophones. Malgré la concurrence croissante des journaux anglophones, L’Abeille maintient son statut de pilier culturel jusqu’à sa fermeture en 1925. Son adaptation linguistique témoigne d’une volonté de dialogue entre communautés, tout en affirmant la centralité du français dans la vie publique louisianaise du XIXe siècle.
Journalisme d’idées et vie culturelle francophone
Au-delà des nouvelles locales et internationales, L’Abeille se distingue par son journalisme d’idées, centré sur la vie littéraire, théâtrale et musicale. Louis Placide Canonge y signe des critiques artistiques marquantes, tandis que Léona Queyrouze et d’autres figures créoles y publient des poèmes. Le journal devient ainsi un espace d’expression pour l’élite francophone blanche, tout en documentant les échanges culturels avec la France et l’Europe. Son apogée dans les années 1850 reflète une francophonie vivante, cultivée et influente. À travers ses pages, L’Abeille incarne une mémoire collective, un miroir de la société créole et francophone de La Nouvelle-Orléans, en pleine mutation.
Héritage, archives et rivalités éditoriales
Racheté en 1921 par The Times-Picayune, L’Abeille poursuit brièvement sa publication hebdomadaire avant de disparaître en 1925. Certains la considèrent comme le dernier journal français de la ville, bien que Le Courrier de la Nouvelle-Orléans, une publication moins connue mais régulière, ait survécu jusqu’en 1955. Ses archives quasi complètes, couvrant près d’un siècle, offrent une source précieuse pour retracer l’histoire sociale et linguistique de la Louisiane. Inscrite dans un paysage éditorial francophone riche — aux côtés du Moniteur de la Louisiane, du Louisianais, ou du Courrier de Natchitoches — L’Abeille demeure une institution historique essentielle pour comprendre le déclin progressif de la langue française en Louisiane et son rôle dans la construction identitaire du territoire.
SOCIETE FRANCOSPHERE
Notre série Voix enfouies sur la presse francophone en Louisiane
Voix enfouies : la presse francophone louisianaise oubliée
Nous lançons une série sur la presse francophone ancienne de Louisiane pour souligner le rôle clé de l’écrit dans la préservation linguistique.
Le Moniteur, ancêtre oublié de la presse d'information francophone
Premier journal francophone publié en Louisiane en 1794, Le Moniteur de la Louisiane a structuré l’espace public d’une société en mutation.
Le Télégraphe : témoin de la transition culturelle et politique louisianaise
Fondé en décembre 1803, juste après la cession de la Louisiane aux États-Unis, Le Télégraphe incarne une presse en mutation.
Le Courrier de la Louisiane : une tribune francophone contre l’effacement
Fondé le 14 octobre 1807 à La Nouvelle-Orléans, Le Courrier de la Louisiane s’inscrit dans un contexte de bouleversements culturels.
L’Ami des Lois : un journal entre ferveur révolutionnaire et ordre esclavagiste
Fondé en 1809 à La Nouvelle-Orléans, L’Ami des Lois s’inscrit dans le bouillonnement politique et démographique de la Louisiane postcoloniale.
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