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Le Meschacébé : mémoire vivante de la Louisiane francophone
Fondé le 23 janvier 1853 à Lucy, dans la paroisse de Saint-Jean-Baptiste, Le Meschacébé est un journal emblématique de la presse francophone en Louisiane.
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, SAMEDI 1er NOVEMBRE 2025, MAJ 7 DECEMBRE 2025
Crédit : image Pixabay
Fondé le 23 janvier 1853 à Lucy, dans la paroisse de Saint-Jean-Baptiste, Le Meschacébé est un journal emblématique de la presse francophone en Louisiane. Dirigé par Hypolite Prudent deBautte, alias Prudent d’Artly, il tire son nom du fleuve Mississippi, appelé Meschacébé en français. Dès ses débuts, il devient l’organe officiel de la paroisse, publiant des avis légaux et des nouvelles locales. Ce journal incarne l’attachement à la langue française dans une région marquée par la diversité culturelle. Il s’inscrit dans une tradition de presse aux côtés du Moniteur de la Louisiane ou de L’Abeille. Sa création témoigne d’un besoin de représentation francophone dans un contexte américain en pleine mutation sociale et linguistique.
Le Meschacébé évolue au fil des décennies, passant du français à l’anglais, tout en conservant une richesse éditoriale remarquable. Il publie des satires sur la société créole, des récits d’anciens esclaves affranchis, des contes afro-américains et des caricatures sur la mode. En 1918, une une illustre les vitrines militaires avec le slogan "Uncle Sam, Furnisher of Liberty Men, Tailor". Le journal aborde aussi des sujets internationaux, comme l’usage du cannabis en Afrique du Sud en 1921. Cette diversité témoigne de son rôle culturel majeur. Il devient un miroir de la société louisianaise, mêlant influences européennes, créoles et afro-américaines, tout en s’adaptant aux évolutions linguistiques et sociales de son époque.
Après cinq ans, Hypolite Prudent deBautte cède la direction à Eugène Dumez et Ernest LeGendre. Dumez, immigré français, dirige le journal pendant vingt ans, salué par Lafcadio Hearn comme "le plus habile éditeur français de la Louisiane". Le Meschacébé bénéficie aussi de la plume d’Alexander Dimitry et des lettres de Jean-Charles Houzeau depuis la Jamaïque. Sa longévité, des années 1850 au début du XXe siècle, en fait un témoin précieux de l’histoire locale. Numérisé aujourd’hui, il reste une source incontournable pour comprendre la presse, les langues et les cultures en Louisiane. Son héritage perdure dans la mémoire collective, illustrant la vitalité francophone dans un environnement anglophone dominant.
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