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La Gazette de Bâton Rouge : témoin francophone de la Louisiane
La Gazette de Bâton Rouge paraît pour la première fois le 3 juillet 1819, dans une Louisiane récemment intégrée aux États-Unis.
PAR JC JABOUIN - ASTEUR.LA, SAMEDI 29 NOVEMBRE 2025
Crédit : image Une du journal la Gazette de Bâton-Rouge du 11 avril 1840
Origines et fondation (1819)
La Gazette de Bâton Rouge paraît pour la première fois le 3 juillet 1819, dans une Louisiane récemment intégrée aux États-Unis. Fondée par André Marschalk, ancien imprimeur militaire, elle s’inscrit parmi les tout premiers journaux francophones de l’État, aux côtés du Courrier de Natchitoches et de la Gazette des Opelousas. Publiée à Baton Rouge, capitale de la Louisiane entre 1817 et 1849, elle reflète l’importance de la langue française dans une société marquée par l’héritage créole et l’arrivée de réfugiés de Saint-Domingue après la révolution haïtienne. Dès ses débuts, ce journal hebdomadaire se veut un outil de cohésion culturelle et politique, offrant aux lecteurs francophones un espace d’information et de débat dans un contexte américain en pleine mutation.
Un journal bilingue et engagé
La Gazette de Bâton Rouge se distingue par son bilinguisme progressif : principalement en français dans ses premières décennies, elle intègre peu à peu des pages en anglais pour s’adresser à une population de plus en plus diversifiée. Sous la direction de François Pioquet dans les années 1830, le journal connaît sa période la plus stable. Ses colonnes mêlent nouvelles locales, textes législatifs, annonces commerciales et correspondances venues de La Nouvelle-Orléans, Washington ou Paris. Politiquement, il défend les intérêts des créoles francophones et soutient le maintien du français face à l’anglicisation croissante. Favorable au parti démocrate jacksonien puis sudiste, il incarne une presse identitaire, à la fois informatrice et militante, cherchant à préserver une culture francophone dans un environnement dominé par l’anglais.
Déclin et héritage (1856)
À partir des années 1840, la Gazette change fréquemment d’éditeurs, passant entre les mains de Louis Dacroy, Daniel Dennett ou encore les frères Cruzat. Peu à peu, l’anglais prend le dessus, et le titre évolue vers le Baton Rouge Gazette, plus anglophone, avant de disparaître vers 1856. Cette coexistence avec un journal homonyme, publié entre 1837 et 1853, illustre la dualité linguistique de la région. Malgré son déclin, la Gazette de Baton Rouge demeure un jalon essentiel de l’histoire de la presse louisianaise. Elle témoigne de la vitalité francophone au XIXe siècle et de la volonté des communautés créoles de préserver leur langue et leur identité culturelle dans un paysage médiatique en pleine transformation.
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